RITUALS

 

RITUALS se situe entre les neurosciences, les arts visuels et sonores, et donne à voir l’évolution des états de conscience vécue lors de transes chamaniques, suite aux premières recherches scientifiques réalisées sur ce sujet par l’ethnomusicienne Corine Sombrun et le neurologue Steven Laureys

Ces recherches indiquent que les visions de transe, qui sont une perception augmentée de la réalité, sont le résultat de modifications du comportement du cerveau. La création profitera des différents mécanismes illusoires que créent la projection en 360° et le son spatialisé afin de perturber les sens et l’interprétation de la réalité des spectateurs. A l’aide de dispositifs Arduino mobiles, nous récupérerons la fréquence cardiaque de 5 personnes du public (sur la base du volontariat), données qui interagiront avec la performance artistique.

 

          Vue d’ensemble du projet

La création démarre dans le noir avec des formes & sons minimalistes simples, monotones et fantomatiques, et progresse vers une complexification des formes et des sons, l’émergence de patterns, de mouvements rotatifs, de ruptures et distorsions. L’angle immersif de la création et la modification des échelles créent une perturbation de la perception de l’espace, amplifié par les fréquences (notamment les basses) et leurs mouvements dans l’espace. Le spectateur est placé dans un dispositif audio-visuel spectaculaire où tous ses sens sont saturés et où sa perception de l’instant présent est mise en suspens. 

Afin d’amplifier l’aspect intime de l’expérience, la musique et l’image seront perturbées par la pulsation cardiaque récoltée auprès de cinq personnes du public (sur la base du volontariat et récupérées par le biais d’un dispositif Arduino), contribuant ainsi à faire de chaque présentation une expérience remarquable, tout à la fois introspective et collective, inimitable et éphémère.

Le projet a été dès le départ envisagé sous une forme modulable, pour projection 360° ou sous Dôme, pour un public assis et/ou debout.

 

Références et inspirations

 

          Ecrits scientifiques

https://www.corinesombrun.com/collaboration-scientifiques/
https://www.cogentoa.com/article/10.1080/23311908.2017.1313522
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S138824571931299  4?via%3Dihub#!

 

          Inspirations sonores

 

          Inspirations visuelles

Mark Rothko Tarik Barri “Continuum AV” Nanotak “Versus”

 

Les axes d’expérimentation

 

          Les expérimentations en interactivité et électronique

L’expérience collective de récolte de pulsations cardiaques sur cinq volontaires se base sur une technologie apportée par le capteur Pulse Sensor et le micro-contrôleur Arduino (dans la volonté de réaliser un dispositif portable, nous utiliserons sûrement le module Bluno Beetle, une carte miniature portative produite par DFRobot).

Le capteur récolte les données de pulsation de chaque spectateur/participant, la carte les traite et transcode les résultats aux programmes Ableton Live et Resolume, données qui viendront moduler des paramètres visuels et sonores.

 

Recherches sur l’impact possible des capteurs sur la performance visuelle et sonore :

 

  • Audio : vitesse de rotation sur les enceintes en 3 dimensions, mouvements panoramiques de chaque son indépendamment, saturation/distorsion de certaines plages de fréquences…

 

  • Video :   variation de la vitesse  du mouvement, distorsion de l’image, complexification visuelle de l’image, multiplication des éléments, jeu de clair-obscur

 

  • Lumière: rapidité des stroboscopes (à l’unisson ou dissociés), impact sur l’intensité

 

 

          Les expérimentations immersives

La transe est tout à la fois une expérience intime et collective. Collective car elle a une fonction sociétale forte ; intime car elle est vécue différemment d’une personne à une autre et chaque nouvelle session reste unique.

Il sera pertinent de simuler le même phénomène dans la création.

D’un point de vue technique, le son spatialisé peut tout à la fois s’adresser précisément à un nombre réduit de personnes (très subtil et précis dans sa diffusion) et accentuer la puissance et l’aspect immersif de l’oeuvre. La vidéo, elle, peut aisément jouer sur les échelles, jouant avec la perte de repère du spectateur, manipulant les sentiments d’écrasement ou d’exaltation. 

Ainsi, différentes pistes de travail se dessinent :

  • Sur le plan sonore, il semblerait qu’une trame musicale, plutôt centrée sur le rythme (relation au pouls), puisse constituer le lien direct et naturel avec la transe. L’idée est également de réfléchir à des sons et/ou fréquences qui puissent apparaître de façon plus fantomatique au spectateur, comme de petites voix intérieures. Un travail approfondi sur la relation rythme/fréquences/intensité et transe est prévu en amont, dans lequel la récupération des données cardiaques prendra tout son sens.. 
  • Sur le plan visuel, des recherches porteront d’une part, sur les possibilités narratives qu’offrent la rotation, le pattern et l’accroissement ; d’autre part, sur l’interaction entre les données récupérées par les capteurs de pouls et l’animation vidéo et en quoi ce dispositif peut accentuer l’authenticité de l’expérience. L’objectif étant de créer une relation de réciprocité entre les émotions développées par le spectacle et son interprétation émotionnelle par le public.  Graphiquement, plusieurs pistes ont retenu notre attention : l’abstraction vibratoire des peintures de Rothko, le pointillisme surréaliste de Yayoi Kusama, les jeux de clair-obscur de Tarik Barri.
  • Sur le plan narratif, nous réfléchissons à découper la performance en trois parties, représentant les différentes phases de modification de conscience créées par l’état de transe, informations recueillies à partir des recherches scientifiques sur le sujet. L’utilisation des stroboscopes accompagnera par touches le développement narratif de la création et accentuera l’effet spectaculaire et immersif.

 

Précédentes étapes de travail et projection

 

Depuis le début de la collaboration entre Yannick et Flore, le souhait a été de travailler sur des dispositifs différents, les formats et configurations ayant forcément un impact sur la création graphique et sonore. 

 

Une première étape de travail (3 jours) a été réalisée au Château Éphémère en février 2020. L’objectif était de commencer à créer du contenu visuel sur un dispositif immersif (set up 360°) et débuter l’écriture du projet RITUALS. Pour des raisons techniques, la partie musicale, elle, n’a pu être travaillée qu’en stéréo et cette partie du travail fut centrée sur l’aspect “spectacle vivant” de la prestation.

 

Cette étape de travail fut très instructive d’un point de vue technique, montrant les difficultés de projeter sur plusieurs vidéo-projecteurs, la puissance technologique nécessaire et l’aspect chronophage des créations visuelles.

Forts de cette expérience, Yannick et Flore envisagent différents axes de travail à effectuer :

  • création de nouveaux visuels pertinents en projection 360°.
  • création de matières sonores à manipuler en 4.1 (minimum) et retravailler les parties musicales existantes pour accentuer le coté immersif de l’oeuvre.
  • intégrer le dispositif Arduino dans la manipulation des sources visuelles et sonores pour rajouter en intéractivité.